Les professionnels du documentaire se sont réunit lundi, lors d’une journée organisée par la SCAM et TVFI, pour réfléchir aux conditions de développement des exportations.
« L’exportation est un enjeu pour le financement des investissements. Les recettes internationales représentent près de 12% des devis de production de documentaires, ce qui est vital pour cette activité », indique le président de TVFI, Xavier Gouyou Beauchamps. Rebondissant sur la réflexion d’Hervé Rony, dg de la Société civile des auteurs multimédia, qui pose « à titre un peu provocateur la question de la réflexion à une écriture dédiée », Yves Jeanneau, dg fondateur du festival Sunny Side of the Doc pointe la nécessité de penser à l’export en amont : « un film documentaire ne devient pas international à sa livraison, mais parce qu’il a été conçu pour ».
“Les délais de production, de réflexion des unités de programmes freinent les coproductions », déplore Heidi Fleisher, développeuse de projets pour l’international. Dans la culture anglo-saxonne, Il est cohérent de proposer un projet à l’horizon de trois ans, mais les chaînes françaises prennent leur décision à moins d’un an. Or, la première chose qu’un acteur étranger demande est : « quel est votre diffuseur national », souligne la documentaliste Marion Loizeau.
Quid des marchés d’avenir comme la Chine ? A l’heure actuelle les prix d’achat sont encore faibles, certains diffuseurs offrant de l’espace comme contrepartie. Cependant 3400 heures de documentaires ont été vendues par BBC Worldwide en 2012. Contrairement à de nombreux acteurs internationaux, qui « comme la BBC, proposent des programmes formatés à la demande, en mandarin et en cantonnais, nous ne disposons pas de bureaux à Pékin », indique Yves Jeanneau.
Le directeur du Sinny Side of the Doc propose le lancement d’un « observatoire des coproductions françaises », en Chine et au Brésil, et dénonce les dangers de la dispersion : « un acheteur chinois ne va pas traiter avec 65 vendeurs pour acheter 100 heures de documentaires français ». Mathieu Béjot, délégué général de TVFI, rappelle à cet égard qu’un des objectifs de sa plateforme numérique est de « simplifier le repérage des œuvres et l’envoi de fichiers aux acheteurs ». Isabelle Hauw.
Article rédigé suite à une journée de débats à la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias).
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