Archives pour la catégorie Economie

Emmanuel Macron et Axelle Lemaire préparent la révolution numérique 

Emmanuel Macron, Axelle Lemaire, et Marylise Lebranchu ont félicité Philippe Lemoine, lors de la remise de son rapport sur la transformation numérique de l’économie, à Bercy.

 « Le moment est venu du réveil, de la prise de conscience, et de la contre offensive au niveau européen », déclare Axelle Lemaire.
Elle s’inquiète de l’avancée des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui ont pris une avance fulgurante, et s’imposent de façon hégémonique en Europe.

Forte de sa vision outre-atlantique,  la secrétaire d’Etat au numérique ne mâche pas ses mots : « nous avons été coupables de laisser faire (…), la domination de ces géants auto produit un avantage concurrentiel ».  Et explique l’importance de l’enjeu face à ces mastodontes qui prennent pouvoir sur les Etats : « c’est un moment important dans l’histoire de notre économie et de nos institutions ».

« Cette révolution s’impose à nous, il faut la préparer », lance  Emmanuel Macron au parterre d’institutionnels et d’entrepreneurs présents. Le ministre, qui considère la transformation numérique comme un enjeu majeur pour l’économie, mobilise ses troupes : « tous les acteurs sont concernés ».

C’est tout le propos du rapport de Philippe Lemoine, qui considère que « la transformation numérique a fait entrer l’économie dans une nouvelle ère ». Le président de la Fondation Internet Nouvelle propose neuf projets d’innovation territoriale, depuis l’automobile connectée, jusqu’à la librairie du futur.

Les ministres se félicitent de l’avance de la France en matière de très haut débit, permettant de favoriser les développements digitaux. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, souligne la dimension humaine de l’immense chantier à mettre en oeuvre : « la formation continue est fondamentale pour s’adapter aux technologies numériques et aux nouveaux usages ». I.H.

 

Article I.H. suite à la présentation du rapport Lemoine, en 2014, aux ministres commanditaires. Envoyée spéciale à l’Hôtel des Ministres de Bercy. 

Convergence : l’ère de l’intelligence artificielle  

Gilles Fontaine, dg de l’Idate, a conclu les 7èmes assises de la Convergence des médias, en décrivant les grandes tendances du secteur, et en suggérant des pistes pour réussir la migration d’internet dans l’audiovisuel.

Gilles Fontaine observe trois caractéristiques majeures de l’évolution du secteur média. Il indique tout d’abord qu’il y a une « mise en concurrence générale » des différents acteurs de la sphère audiovisuelle.  Puis souligne que le terme OTT (Over The Top) devient « extrêmement ambigu » eu égard à l’ouverture du marché à la concurrence.  Et note enfin qu’«on a perdu le consommateur ».  Et c’est ce qui entraîne une difficulté majeure pour les chaînes. Le consommateur est désormais « l’éditeur de sa consommation, ce  qui peut ouvrir la voie à un nouveau métier, celui d’un nouvel éditeur, d’un nouvel accompagnateur ».

Comment, dans ce contexte évolutif, réussir l’intégration d’Internet à l’audiovisuel ?  Deux maillons sont essentiels.  » Encore et toujours le contrôle des droits, le contrôle des droits de programmes attractifs ». Mais aussi « la capacité à organiser une offre, à la structurer, et à la recommander au bon moment ».

 «Une des composantes essentielles en la matière est le logiciel », souligne Gilles Fontaine, observant les capacités en recherche et développement d’acteurs comme Google ou Dailymotion. « Une expertise fondamentale est la compétence en matière d’IT, de data. C’est un métier d’excellence technologique ».  Et l’ingénieur de conclure  « nous sommes désormais entrés dans l’ère de l’intelligence artificielle ». I.H.

Article 1800 signes I.H. Envoyée spéciale au colloque sur la Convergence des Médias, publié le 18 déc. 2013. 

Netflix fête diaboliquement son arrivée en France.

Reed Hastings, le pdg de Netflix, a invité le fleuron du PAF à rencontrer ses équipes, en compagnie des acteurs de sa dernière production, « Orange is the New Black », lors d’une soirée au Faust. 

L’arrivée du célèbre opérateur est perçue avec crainte au sein de l’audiovisuel français.  Clin d’oeil événementiel, l’événement se déroule au sein d’un établissement au nom évocateur : Le Faust. Celui d’un savant ayant vendu son âme au diable pour pénétrer les secrets de la nature et jouir de tous les plaisirs interdits.

Le diable est dans les algorithmes, permettant la suggestion personnalisée de programmes en SVOD illimitée aux abonnés de Netflix. L’âme celle de l’exception culturelle, menacée par ce cheval de Troie américain  susceptible de déstabiliser le financement de la création audiovisuelle française.

Si l’opérateur est courtoisement invité à  y contribuer, il préfère se limiter aux coups de communication. Alors que Fleur Pellerin expliquait récemment à Reed Hasting qu’il fallait produire d’autres séries comme Marseille, une seule n’étant pas suffisante,  il botte en touche d’un « je vais y penser ».

Face à l’opérateur aux 50 millions d’abonnés, la ministre dispose pourtant de quelques arguments. La législation sur la chronologie des médias est un frein à l’attractivité des offres SVOD, contraints d’attendre trois ans pour proposer les films sortis en salle, délai qui pourrait passer à deux ans pour les opérateurs finançant la création. Mais Reed Hastings, qui n’a pas manqué d’inviter les représentants de l’Hadopi, agite le spectre du piratage induit par la frustration.  

Fort d’une récente levée de fonds de 400 millions de dollars, Netflix pourrait pourtant être incité à produire pour rivaliser avec les opérateurs SVOD déjà implantés en France, tels Vidéofutur, SFR-Numéricâble, ou Canal Play.  Car son catalogue a besoin de programmes phares, et adaptés aux marchés domestiques. Or ces contenus sont préemptés par les acteurs sVOD français.

Ironie du sort, l’offre SVOD de Canal + comprend notamment House of Cards, production de Netflix, qui avait cédé les droits d’exploitation sur le marché français.  Ce tour de passe passe en fait sourire plus d’un. Mais passé minuit, le fleuron de l’audiovisuel français regagne ses foyers. Comme autant de Cendrillons munies d’un précieux coffret : un an de Netflix offert.  

Isabelle Hauw. Article publié au sein de la Lettre pro de la Radio.
Dans les coulisses de la soirée de lancement de Netflix, au Faust, Paris.  

« Nous allons écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de RTL ».

Interview de Christopher Baldelli, président du directoire de RTL Radio. Le président de RTL Radio révèle les nouvelles orientations du groupe de radios qu’il dirige depuis 2009. Il nous explique pourquoi une nouvelle page s’écrit pour la première radio de France.

Christopher Baldelli,  homme de tous les médias, vous êtes à la tête de RTL Radio. Quel est votre moteur professionnel ?

La passion. Cela fait vingt ans que je suis dans la sphère des médias : télé, radio, presse. Ma passion est totalement intacte, et j’adore ça. J’ai commencé dans le groupe Lagardère à faire de la presse essentiellement, puis de la télévision à France 2, où j’étais directeur général, puis dans le groupe M6 où je dirigeais les chaînes numériques de M6 comme Paris Première,  et W9.  Depuis 5 ans,  je dirige le groupe de radios RTL : RTL, Fun Radio et RTL2.

Quel est le positionnement de RTL?

Tout d’abord, nous sommes la première radio de France, qui se doit, c’est sa vocation et notre volonté, de s’adresser à tous les publics. Ensuite, RTL est une radio totalement indépendante en matière d’information, ce que nous montrons tous les jours. Et puis, RTL est une radio qui a un esprit positif. Nous voulons accompagner nos auditeurs, leur offrir de l’humour, de la convivialité et de la pédagogie pour leur permettre de comprendre, d’apprendre.

Comment vous démarquez vous vis-à-vis de la concurrence ?

RTL est vraiment dans son identité, dans ses valeurs. Nos valeurs, c’est d’abord de nous adresser à tous les publics, sans exclusive. Quelque-soit l’âge, quelque-soit le sexe, quelque-soit la religion, quelles que soient les idées politiques. 

En quoi cette rentrée est elle marquante ? 

C’est une rentrée un peu particulière pour RTL. On a vraiment l’ambition, et je crois que nous allons la réaliser, d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de la station. Avec, notamment, l’arrivée de Laurent Ruquier qui reprend les grosses têtes après 37 ans de succès de Philippe Bouvard, et celle d’Yves Calvi qui prend la matinale. Ce sont de nouveaux programmes, de nouvelles offres. Des choix qui sont extrêmement importants dans l’histoire de notre radio.

La transition entre Philippe Bouvard et Laurent Ruquier est-elle facile à gérer? 

C’était une gageure, un véritable challenge. Philippe Bouvard a formidablement fait les grosses têtes durant 37 ans, avec tout son talent, avec tout son succès. La succession, ou, en tous cas le fait de continuer Les Grosses Têtes avec quelqu’un d’autre n’était pas évident.

Pourquoi avoir choisi Laurent Ruquier ?

C’était la personne la plus à même, et il en a eu le souhait, de continuer, de s’inscrire dans l’histoire des Grosses Têtes. Nous sommes à plus d’une semaine d’émission. Je crois que nous avons bien réussit le mix entre ce que Laurent Ruquier a pu faire sur d’autres antennes, et sur les Grosses Têtes de RTL. Donc on est très confiants.

Réalisez-vous de bonnes audiences depuis la première diffusion des Grosses Têtes avec Ruquier ?

Aucune radio n’a encore les audiences. Donc pour l’instant on est sur du ressenti, on est sur des études qualitatives, on est sur l’appréciation que peuvent avoir les professionnels. On pense que c’est bien parti.

Le président d’Europe 1, déclare préférer faire de la radio parlée plutôt que filmée, qu’en est-il pour RLT? 

Depuis plus d’un an nous filmons nos programmes pour ceux qui souhaitent les voir sur des tablettes ou des ordinateurs. Aujourd’hui c’est plus de 15 heures par jour. Notre projet n’est pas de faire de la radio parlée : on en fait. Ce n’est pas faire de la radio filmée : on en fait. C’est tout simplement de faire la radio, et de la bonne radio !

Quelles sont vos ambitions en matière numérique ?

La radio est particulièrement adaptée au monde numérique. A RTL nous avons de très bons résultats en la matière. Nous sommes dans le top 20, et nous avons même obtenu une treizième place devant les autres radios et devant des chaînes de télévision sur le Top 20 des sites d’information.

En quoi le média radio est-il adapté à l’univers digital ?

Ce sont un peu les mêmes caractéristiques : gratuité, média non exclusif, média personnel. La radio quand on décline ses caractéristiques sur le numérique, à condition de s’en donner les moyens, c’est assez logique, et c’est assez facile.

Quelles sont vos priorités marketing, à l’ère du profiling, des bigs datas ?

Notre priorité aujourd’hui c’est de faire de l’audience, que ce soit en radio, ou dans le domaine du numérique avec nos sites.

Propos recueillis par Isabelle Hauw pour Rédac.tv.  Interview enregistrée dans les studios de RTL suite à la conférence de presse de rentrée de la station.

Facebook, au cœur de la révolution digitale

Laurent Solly, dg de Facebook France, a exposé sa vision sur « le digital ou la révolution permanente », au Club audiovisuel de Paris

« Le numérique est certainement la révolution industrielle et sociale la plus importante, depuis les grandes révolutions du 20ème siècle. Elle est en train de structurer les sociétés et les grands marchés économiques », explique Laurent Solly. Le dg de Facebook France note les deux caractéristiques de cette nouvelle ère : son universalité, puisqu’elle touche tous les secteurs économiques et business models, et sa vitesse.

Quels sont les impacts sur le secteur audiovisuel ? Alors que la télévision était l’unique support de diffusion de l’image, on est passé à un monde multi-écrans: 6,7 écrans par famille en France. Le premier écran ne sera plus celui de la télévision mais le support mobile. Le public, connecté en permanence, a le choix de regarder les contenus où il veut, quand il veut, sur n’importe quel écran.

Le monde des médias est confronté à d’importants challenges. Il passe d’un monde linéaire à un univers multi-supports de plus en plus personnalisé. Les contenus sont détenus par un petit nombre d’ayants-droits qui font face à une intense fragmentation de la diffusion.

Pourtant, Laurent Solly considère le digital comme une chance pour l’audiovisuel. On entre « dans l’ère du marketing personnalisé à grande échelle ». Autant d’opportunités en matière de financement. La connaissance effective du public intéresse les annonceurs, qui souhaitent des informations de plus en plus précises. « Plus besoin de panels, nous pouvons mesurer instantanément l’impact d’un contenu » souligne-t-il. On arrive au règne de l’ultra-ciblage, de l’étude du comportement.

« Sur 20 millions d’utilisateurs de facebook, 15 millions le sont via mobile ». Le portable étant un écran personnel, le consommateur n’y accepte qu’un contenu idoine. Observant l’explosion de la consommation vidéo en ligne,  Laurent Solly invite à « considérer désormais l’audiovisuel comme un monde mobile ». Il avertit : « le numérique est une opportunité formidable, sous réserve d’appréhender sa vitesse et son impératif d’innovation ».  I.H.

Article suite au discours de Laurent Solly, dg de Facebook France, au dîner débat du Club audiovisuel de Paris, décembre 2014.

Facebook, au cœur de la révolution digitale http://www.lettreaudiovisuel.com/facebook-au-coeur-de-la-rvolution-digitale/

ITV de Francis Morel, PDG Groupe Les Echos : « Il faut investir pour suivre la révolution des usages »

« Il  faut investir pour suivre la révolution des usages »

Suite à un colloque organisé par les Echos Events sur la transformation des médias, Francis Morel, pdg des Echos, a révélé les perspectives apportées au groupe par le numérique.

Le numérique implique-t-il aujourd’hui un nouveau modèle digital ?

Fondamentalement on tourne toujours autour de la même chose. On est là pour vendre des contenus et valoriser de l’audience. Mais avec le numérique, le mode de commercialisation et le type de produits que l’on met en vente sont différents.

Quelle est l’apport du numérique ?

L’élément fondamentalement novateur, révolutionnaire, du numérique c’est la technologie, qui ouvre d’autres horizons. Avant on vendait un journal, et un an après on avait des analyses sur le profil de notre cible. Grâce à la technologie on a instantanément des informations extrêmement précises  sur nos lecteurs, sur ce qui les intéressent, sur la façon dont ils lisent nos titres, nos articles. Tout le travail de la régie va être de vendre différemment, et à d’autres clients.

En quoi la commercialisation des Echos va-t-elle changer ?

Nous passons toujours par le mode de commercialisation traditionnel. Mais à côté, on a un mode très sophistiqué, d’analyse de datas, de valorisation des informations sur nos lecteurs qui  permet de vendre différemment et à un meilleur prix. On a des données  très intéressantes pour l’annonceur, sur un public différent, plus jeune. D’où la nécessité d’avoir un profil de datas analystes en plus de nos commerciaux habituels.

Quelle est la part de votre CA qui provient du numérique ?

La part de notre chiffre d’affaires sur le numérique est de l’ordre de 20%. Le développement est spectaculaire, le potentiel  très important, on est au début du chemin. La part du hors média représente un tiers de notre chiffre d’affaires total.

Quels sont les axes de votre stratégie de diversification ?

Premier axe, nous sommes entrés dans une logique de service, en organisant conférences, salons et formations. Notre second axe de développement est le numérique.

Quelles sont vos perspectives en termes de résultats ?

Après  plusieurs années de pertes, 2014 sera une bonne année pour le groupe, avec un résultat bénéficiaire. Nous allons  afficher la meilleure diffusion des dix dernières années. C’est la quatrième année de progression de diffusion du titre, tous modes confondus, print et numériques. Les résultats publicitaires sont fonction du marché, donc variables selon les mois.

A propos de publicité, que pensez-vous du contenu rédactionnel de marque, dit «native» ?

Cela permet aux marques de s’exprimer. C’est la possibilité d’un nouveau mode de communication.  Le problème à gérer est le suivant : le lecteur doit savoir s’il lit un article de presse, ou s’il est dans un contenu qui a été écrit par, ou avec l’annonceur. Il faut en conséquence s’entendre sur une présentation claire pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité vis-à-vis du lecteur, ou vis-à-vis de l’annonceur.

Observez-vous un changement majeur en matière d’usages ?

On observe une explosion des usages vers le mobile. C’est à mon sens la deuxième révolution numérique, un véritable changement en matière de consommation de l’information. Celle-ci est désormais consommée en continu sur les smartphones. D’où la création récente de l’application Les Echos Live.

Quelles  seront les conséquences stratégiques de l’explosion de la mobilité ?

Nous continuerons à développer des services pour répondre à cette forte demande, à  proposer des contenus adaptés à ce mode de consommation. Même si les recettes publicitaires y sont très faibles, il faut investir pour suivre cette révolution des usages.  Et réfléchir, en l’absence de revenus publicitaires sur le mobile, aux possibilités de changements de business model.

Ces bouleversements vous rendent-ils optimiste pour les années à venir ?

Ce qui est passionnant, c’est qu’on est dans un monde qui change à une vitesse extraordinaire. Je ne sais pas quelles seront les nouvelles opportunités à saisir dans trois ans mais je sais qu’il y en aura que nous n’imaginons pas aujourd’hui. Nous avons la chance d’être aux manettes pour piloter ce changement, à une période de révolution telle qu’on n’en a pas connue depuis plus de cent ans. Il nous faut être souples et réactifs. On ne doit pas redouter cette mutation, mais la considérer comme une opportunité.
Propos recueillis par Isabelle Hauw.

 

Interview de Francis Morel, PDG du groupe Les Echos, Lettre du 3 déc.  Publiée à seule fin d’archivage. Toute reproduction interdite. 

http://www.lettreaudiovisuel.com/il-faut-investir-pour-suivre-la-rvolution-des-usages/

 

ITV de Francis Morel,  I.H., 4200 signes, suite à la Conférence Média des Echos sur le thème « La transformation des médias »