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TV : l’avenir est à la guerre des  contenus

Lundi, Gérald -Brice Viret était l’invité du dîner-débat du Club Audiovisuel de Paris sur le thème  « Nouveaux acteurs, nouveaux usages, quel paysage audiovisuel demain » ?

« Ceux qui prédisent la fin de la télévision ont tort, elle va bien », lance Gérald-Brice Viret, à ceux qui redouteraient la réalisation des prédictions du fondateur de Netflix. Reed Hastings a en effet annoncé la mort de la télévision linéaire.

Le directeur délégué du pôle télévision de Lagardère Active, président de l’ACCeS (Association des chaînes conventionnées éditrices de services), rappelle que les  grands groupes de chaînes françaises disposent de la trésorerie pour investir et faire face aux enjeux de demain. Il relativise l’impact des opérateurs internationaux de SVOD en comparant leurs offres à « celles des vidéos clubs, qui n’ont rien à voir avec celle de la télévision linéaire ».

Cependant comment envisager le futur, entre la gratuité de la télévision numérique terrestre, l’offre de télévision payante, et l’émergence de la vidéo ? Le spécialiste des médias désigne trois opportunités : la multiplication des écrans «  qui permet de consommer le média TV où on veut ». La télévision catch-up « qui permet au téléspectateur de rattraper un programme, mais permet aussi de rattraper un téléspectateur ». Enfin, les réseaux sociaux « qui donnent à tout le monde la possibilité de réagir à une émission, avec sa communauté ». Les phénomènes de «  buzz » permettent de donner de la visibilité à des programmes qui n’ont pas été suivis en direct par les téléspectateurs.

Gerald-Brice Viret pronostique le succès de chaînes « bien identifiées qui peuvent rassembler ». La ligne éditoriale est de nouveau au centre du jeu, le téléspectateur désirant savoir « ce qu’il trouve, où, et quand ». Il souhaite en terminer avec la fiction américaine, et encourage la création de nouveaux formats français. Les éléments qui permettront aux chaînes linéaires de se différencier à l’avenir sont «  la qualité, l’originalité et l’interactivité des contenus ». Gérald-Brice Viret conclut, optimiste : «  La guerre des tuyaux est terminée. Vive la guerre des contenus ! ».  I.H.


Article I.H. 2000 signes, pour La Lettre suite à l’allocution de Gérald-Brice Viret, président de l’ACCeS et directeur du pôle télévision de Lagardère

http://www.lettreaudiovisuel.com/tv-lavenir-est-la-guerre-des-contenus/

ITV de Michel Drucker « J’ai survécu à la ménagère de moins de 50 ans »

Michel Drucker vient de recevoir le Laurier d’Or, consacrant son parcours, aux 20 ans des Lauriers de la Radio et de la Télévision.  Il nous offre son regard sur 50 ans de carrière.

Vous venez de recevoir le Laurier d’Or. Comment accueillez-vous ce prix ?

Je connais le Club Audiovisuel de Paris, sous l’égide duquel ces prix sont attribués. Je suis ému, heureux de recevoir cette récompense. Il y a une notion de qualité qui m’importe, car l’image est l’audience de demain.  Beaucoup de copains de la maison, France Télévisions, ont été récompensés par des prix. Dans la salle j’ai vu de nombreuses personnalités qui ont jalonné ma carrière, dont mon président actuel, Rémy Pflimlin. De surcroit ce Laurier d’or arrive à un moment particulier : la première fois que je suis physiquement apparu à la télévision, c’était le 14 janvier 1965. C’est mon trophée de cinquante ans de télé.

Vous fêtez vos cinquante ans de télévision…

Je n’arrive pas à l’intégrer. Cinq fois dix ans, vous imaginez. Ce sont beaucoup de doutes, beaucoup d’inquiétudes, avec le racisme de l’âge, le jeunisme. J’ai survécu à la ménagère de moins de 50 ans, j’ai vécu sans Médiamétrie, sans les sondages, avec des sondages, en noir et blanc, avec la couleur, avec la Haute Autorité, avec le CSA… J’en suis à mon quinzième patron, mon sixième Président de la République, ça commence à compter !

Allez-vous continuer à faire de l’antenne ?

C’est mon truc à moi, c’est ma drogue. J’ai une addiction à la télé, et une addiction au sport. Mais je crois que ce sont les gens qui me passionnent. C’est la chanson de Barbara : ma plus belle d’histoire d’amour c’est quand même le public. Si je suis là, c’est parce que les gens sont là, depuis trois générations, et à travers des émissions qui n’étaient pas évidentes à faire parce qu’en cinquante ans j’ai changé souvent avec de grosses prises de risques. Succéder à Jacques Martin, il y a quinze ans, on n’était pas nombreux à y aller !

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en télévision ?

C’est le téléfilm qui a été fait à partir de mon livre « Qu’est ce qu’on va faire de toi ? ». Avoir un biopic de son vivant c’est très troublant. Regarder un film qui retrace la première partie de votre vie, se voir en vrai en archives, à la fin du film, à 22 ans…

Quel est votre souvenir le plus marquant en matière d’animation ?

Ma première Coupe du monde, en 1970.  Il fallait que je montre mon laissez-passer tout le temps, au stade Azteca à Mexico. A 26 ans, j’avais l’air d’un gamin, on se demandait : « mais à qui a-t-il  piqué son laissez-passer ? ».  J’en ai commenté cinq, c’est beaucoup, à raison d’une fois tous les quatre ans sur 20 ans.  C’est mon souvenir le plus marquant. Et mon meilleur souvenir, c’est le prochain, c’est dimanche prochain !

Votre meilleur souvenir d’émission c’est Vivement Dimanche 

Champs-Elysées, c’est important quand même, Studio Gabriel également. J’ai appris qu’il y avait 5000 heures d’images et de son me concernant à l’INA, donc vous imaginez, s’il fallait faire le tri dans tous ça.

Pourquoi avez-vous choisi le service public ?

J’ai été très heureux de connaitre le privé. De retrouver à TF1, où j’ai travaillé 5 ans, un gamin que j’avais croisé dans mon enfance, sa mère m’ayant aidé pendant la guerre : Patrick Le Lay, l’ancien dirigeant du groupe. Mais c’est vrai,  je suis un enfant du service public. Mon oxygène, la télévision que je fais, ne peut se faire que sur le service public. Parce qu’il y a moins d’exigences, le financement n’est pas que la publicité, donc c’est différent. J’y ai passé 45 ans sur 50 ans de carrière. Et j’ai fait 45 ans d’émissions soit le samedi soir soit le dimanche après-midi, je suis un homme du week-end !

Quel est votre idéal d’émission ?

J’essaie, suivant la formule de Jacques Chancel, de montrer aux gens ce qu’ils aiment et ce qu’ils pourraient aimer. Je prends le même soin à recevoir un grand écrivain, qu’à présenter un jeune chanteur populaire, qui peut devenir Michel Sardou ou Johnny Hallyday. J’ai le même plaisir à aider un film grand public qu’un film d’auteur. Je n’ai jamais fait de cloisons parce que j’ai été élevé dans ce bon mélange des genres, dès le début, quand on faisait Champs-Elysées. Quand j’avais 26 ans, lors des Rendez-vous du dimanche, je recevais aussi bien Simone de Beauvoir que Claude François. Mon souhait a toujours été de faire ca, d’avoir comme spécialité de ne pas en avoir, de ne surtout pas être dans un ghetto. C’est ce que j’ai essayé de faire…

Propos recueillis par Isabelle Hauw
Interview de 4300 signe, publiée dans la Lettre.
Février 2015. 

Impact des crédits d’impôt : une quinzaine de tournages déjà rapatriés en France

Mardi, au salon des lieux de tournage, représentants d’institution et professionnels du secteur ont observé les effets positifs du crédit d’impôt, et ses enjeux pour la filière cinéma et audiovisuelle.

«  Il était urgent d’agir » indique Frédérique Bredin considérant l’ampleur des délocalisations de tournages. L’étude de la Ficam (Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia), vient de révéler qu’en 2015, 40% des films de cinéma de 7 à 10 M€  de budget étaient délocalisés hors de France, ce chiffre atteignant 70 % pour les films à gros budget, supérieur à 10 M€, et que 60% des effets visuels étaient délocalisés hors de France. «  On parle bien sûr de culture mais on parle aussi de filière stratégique, en termes de valeur ajoutée, d’emploi et de croissance », souligne la présidente du CNC, qui rappelle le poids de la filière culturelle, 340 000 emplois, près de 1% du PIB, comparable à l’industrie automobile.

Patrick Bloche, député de Paris, rappelle que les crédits d’impôt, créations récentes, 2004 pour le crédit d’impôt cinéma, 2005 pour le crédit d’impôt audiovisuel, 2009 pour le crédit d’impôt international, ont depuis 4 ans, « été boostés de façon décisive ». Par exemple, le 1er janvier, les taux des crédits d’impôt des films de cinéma tournés en français, des films d’animation, comme à fort effet visuel, ont été majorés à 30%, leur plafond ayant fait un bond de 4 à 30 M€. 80 à 100 millions d’euros supplémentaires seront ainsi injectés tous les ans dans le secteur.

« Un euro de crédit d’impôt génère 11 euros d’investissement sur le territoire, et  génère 3,6 euros de recettes fiscales et sociales pour l’Etat », explique le président de la Commission culturelle de l’Assemblée Nationale. Catherine Bozorgan, productrice, Manchester Films annonce que le prochain film d’Albert Dupontel « dont le tournage avait été prévu en Hongrie », sera tourné en France.

« Nous avons déjà  connaissance d’une quinzaine de tournage qui sont rapatriés en France, l’effet est immédiat » se réjouit Frédérique Bredin, qui rappelle l’objectif : «  200 millions d’activité supplémentaire pour la télévision et le cinéma, ce qui représente 10 000 emplois par an ».  I.H.

Article institutionnel / Economique
Publié le 4 février 2016 au sein de La Lettre.

2000 signes.

Série Mania : Frédérique Bredin félicite Rodolphe Belmer

Frédérique Bredin félicite Rodolphe Belmer, nouveau président de Série Mania Lille Hauts-de-France

Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) se réjouit de l’annonce faite aujourd’hui à l’occasion du festival de la fiction de La Rochelle et en sa présence, par Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France et Laurence Hertzberg, dg du festival Séries Mania Lille Hauts-de-France, de l’arrivée prochaine de Rodolphe Belmer à la présidence de ce festival.

La carrière remarquable de Rodolphe Belmer dans le monde des médias, son expérience, les liens très forts qu’il a su tisser avec tous les professionnels de l’audiovisuel, en font un président naturel pour Série Mania Lille Hauts-de-France. « Je suis très heureuse que Rodolphe Belmer ait accepté cette responsabilité car il saura se montrer à la hauteur des défis qui attendent ce grand événement » se réjouit Frédérique Bredin.

Aux côtés des collectivités territoriales, Région, Métropole, Ville et acteurs locaux, le CNC, et donc le Ministère de la Culture, soutiendra fortement Série Mania Lille Hauts-de-France pour faire de cet événement le festival de référence de niveau mondial dans le domaine des Séries.

Frédérique Bredin tient par ailleurs à saluer l’implication personnelle du Président de la Région Hauts-de-France dans le soutien à l’audiovisuel et au cinéma ainsi que dans le domaine de l’éducation artistique et culturelle. « Nous avons noué avec la Région Hauts-de-France un partenariat d’une excellente qualité, qui favorise l’activité, l’emploi et la formation dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel » se réjouit-elle.

Article Institutionnel / Nomination.
2000 signes, publié le 16 septembre 2017.

Canal + / Time Warner, une alliance européenne

TURNER et le groupe CANAL+ lancent WARNER TV.
Renforcement de l’alliance C+ / Warner sur l’axe de déploiement européen.

L’alliance de Vivendi, au travers de sa filiale C+, et de Warner, plus grand groupe de production et de distribution mondial, 12 milliards de dollars de CA, se renforce. La chaîne Warner TV sera proposée dès son lancement le 9 novembre 2017 en exclusivité aux abonnés Canal sur toutes ses plateformes.

Avec cette arrivée en France, Turner introduit en Europe une nouvelle marque déjà présente en Asie et en Amérique Latine. Le groupe est déjà présent sur plusieurs marchés d’Europe, notamment sur la TNT en Espagne, où la chaîne s’affirme déjà comme deuxième en matière d’audience.

Son lancement en France souligne la collaboration entre Turner et Warner Bros. toutes 2 filiales du groupe Time Warner, et vient consolider l’expertise internationale de Turner en matière de chaînes de fictions.

La chaîne premium Warner TV entend répondre à la demande croissante des fans de séries grâce à des contenus inédits et des séries iconiques. Elle propose tous les genres : drame, action, comédie, jusqu’aux zombies. Turner compte sur la force de sa marque, mondialement connue et synonyme de grand spectacle pour attirer les fans.

Jaime Ondarza, Senior Vice President pour l’Europe du Sud de Turner,  souligne le déploiement de Warner sur le marché français  :  « L’arrivée de Warner TV en France est un mouvement stratégique pour Turner, qui déploie son expertise dans l’univers de la série auprès des fans français. En nous appuyant sur une marque aussi forte, nous allons apporter du grand spectacle à nos abonnés ».

Elle déclinera son identité de marque dans les codes de communication de la chaîne, depuis l’antenne jusqu’aux points de contacts avec les abonnés, tels les réseaux sociaux.

La chaîne, qui exploite les productions originales que Turner réalise pour ses antennes TNT, TBS ou TruTV pour le monde entier. mise sur les contenus premium. Un milliard de dollars sont investis tous les ans dans ses contenus originaux. Warner TV proposera également des séries issues du catalogue de WARNER Bros. dont des séries en production. Avec ce lancement, les groupes Turner et Canal + développent leur partenariat. Warner TV sera la 2ème chaîne du groupe Turner à être lancée dans les offres Canal en moins de 2 ans, après Toonami.

L’offre de Canal se trouvera ainsi renforcée, complétant le portefeuille de Turner en France riche des offres cinéma, news et jeunesse de TCM Cinéma, CNN International, Cartoon Network, Boomerang, Boing et Toonami. La chaînes sera disponible en exclusivité sur le CANAL 42 dans l’offre Essentiel Famille et également dans les offres Free TV Panorama by CANAL et Orange Famille by CANAL.

Jean-Marc Juramie, directeur du contenu de l’offre CANAL chez Canal + s’en félicite : « Nous sommes ravis d’être le premier opérateur en Europe à offrir à nos abonnés la chaîne WARNER TV en totale exclusivité sur le marché Français et renforcer ainsi notre offre de chaines de séries et notre partenariat avec le groupe TURNER ».

Article audiovisuel / Economique
2000 signes. Publié le 14/09/2017.

Suite à l’annonce de Turner et C+.

France Télévisions : Fleur Pellerin affirme ses orientations

Mardi, Fleur Pellerin, auditionnée par la Commission Affaires Culturelles de l’Assemblée Nationale, a précisé les orientations de la feuille de route 2020 de France Télévisions.

« Il y a un problème de gouvernance »,   a déclaré Fleur Pellerin.  Soucieuse de simplifier les relations entre France Télévisions et la tutelle, elle s’engage à «des objectifs cohérents en lien avec le cadrage financier ».

La ministre de la Culture souhaite une « ambition renouvelée » pour le groupe inspirée par le rapport interministériel coordonné par Marc Schwartz. Il faudra désormais conjuguer trois nouveaux verbes, « comprendre, rayonner, participer », afin de réinventer le triptyque « distraire, cultiver, informer ». Représentation de la diversité et déploiement numérique sont prioritaires. Ce, au regard de quatre valeurs cardinales : singularité, indépendance, exemplarité et intérêt général.

C’est avec des ressources « au mieux stable », ou « à la baisse » que France Télévisions devra « travailler sur l’offre d’information », faire preuve « d’audace créative », « jouer son rôle notamment en matière de production et de séries à ambitions internationales », et « réfléchir à la cohérence du bouquet ».

Il faut « éduquer la jeunesse aux médias », explique-t-elle, rappelant l’importance des offres jeunesse, et outremer,  missions actuellement confiées aux antennes de  France 4, et France Ô. France 3 « reste confronté à un triple enjeu de relance éditoriale, d’organisation et de gestion ». Cependant « le périmètre des chaînes est de la responsabilité des candidats », et « ce n’est pas au gouvernement de se prononcer sur l’éventualité d’une réduction de bouquet ».

Le Comité de pilotage stratégique prochainement crée rassemblera toutes les entreprises de l’audiovisuel public. Il devra réfléchir pour « mieux organiser leur cohérence, en matière d’investissement, de politique de développement », et à « l’Internet ». Les entreprises de l’audiovisuel public doivent pouvoir atteindre « la taille critique » leur permettant de rivaliser avec les géants du net. Fleur Pellerin soumet cette « orientation à la réflexion de ses futurs représentants, d’autant plus importante que la jeunesse est au centre de l’attention ».  I.H.

 

Article publié par Isabelle Hauw, au sein de La Lettre,  presse d’information quotidienne spécialisée, en 2015.
Ce blog est destiné  à l’archivage de quelques-uns de mes articles.