Mardi, au salon des lieux de tournage, représentants d’institution et professionnels du secteur ont observé les effets positifs du crédit d’impôt, et ses enjeux pour la filière cinéma et audiovisuelle.
« Il était urgent d’agir » indique Frédérique Bredin considérant l’ampleur des délocalisations de tournages. L’étude de la Ficam (Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia), vient de révéler qu’en 2015, 40% des films de cinéma de 7 à 10 M€ de budget étaient délocalisés hors de France, ce chiffre atteignant 70 % pour les films à gros budget, supérieur à 10 M€, et que 60% des effets visuels étaient délocalisés hors de France. « On parle bien sûr de culture mais on parle aussi de filière stratégique, en termes de valeur ajoutée, d’emploi et de croissance », souligne la présidente du CNC, qui rappelle le poids de la filière culturelle, 340 000 emplois, près de 1% du PIB, comparable à l’industrie automobile.
Patrick Bloche, député de Paris, rappelle que les crédits d’impôt, créations récentes, 2004 pour le crédit d’impôt cinéma, 2005 pour le crédit d’impôt audiovisuel, 2009 pour le crédit d’impôt international, ont depuis 4 ans, « été boostés de façon décisive ». Par exemple, le 1er janvier, les taux des crédits d’impôt des films de cinéma tournés en français, des films d’animation, comme à fort effet visuel, ont été majorés à 30%, leur plafond ayant fait un bond de 4 à 30 M€. 80 à 100 millions d’euros supplémentaires seront ainsi injectés tous les ans dans le secteur.
« Un euro de crédit d’impôt génère 11 euros d’investissement sur le territoire, et génère 3,6 euros de recettes fiscales et sociales pour l’Etat », explique le président de la Commission culturelle de l’Assemblée Nationale. Catherine Bozorgan, productrice, Manchester Films annonce que le prochain film d’Albert Dupontel « dont le tournage avait été prévu en Hongrie », sera tourné en France.
« Nous avons déjà connaissance d’une quinzaine de tournage qui sont rapatriés en France, l’effet est immédiat » se réjouit Frédérique Bredin, qui rappelle l’objectif : « 200 millions d’activité supplémentaire pour la télévision et le cinéma, ce qui représente 10 000 emplois par an ». I.H.
Article institutionnel / Economique
Publié le 4 février 2016 au sein de La Lettre.
2000 signes.