Carlo d’Asaro Biondo, président des Relations Stratégiques de Google Europe a exposé sa vision sur « les nouveaux modèles, et nouvelles opportunités » du secteur.
« C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité où on a un véritable langage commun » observe Carlo d’Asaro Biondo. On a mis en réseaux « des machines qui se parlent et se comprennent », le coût de stockage d’informations continue de baisser environ de 50% par an. La puissance de calcul, la gestion de données ne sont plus un problème. Le changement fondamental a lieu actuellement, inhérent au fait que, grâce au téléphone portable, que l’on utilise de plus en plus, on a toujours ces éléments sur soi.
Pour autant, le président de la stratégie Europe, Afrique et Moyen-Orient, se veut rassurant face au Tout Paris du cinéma, de la télévision et de la presse : « je ne pense pas que le téléphone portable, ou Google, ou Facebook, ou YouTube vont détruire les autres médias », explique-t-il. Leur temps d’utilisation continue à augmenter : les jeunes lisent différemment mais autant, voire plus qu’il y a quinze ans.
Les usages, complémentaires, se modifient de façon très profonde, et les sources de revenus oscillent, en conséquence, fortement. L’avantage compétitif de sociétés comme Google ou Facebook, ou autres acteurs de l’Internet, est de partir à zéro. Alors qu’ »il va falloir faire transiter le modèle économique des entreprises européennes vers ce nouveau monde, qui n’est pas le monde de l’Internet, mais qui est le monde de la connexion continue avec un téléphone portable et des applicatifs, qui répondent à un service spécifique à un moment particulier ».
Pour faire cette transition, « il faudra qu’on accepte de changer certaines règles : considérer que, par principe, il faut éviter d’utiliser les données des gens, c’est se couper du seul business model qui permettra d’augmenter la valeur ». Vouloir être dans un monde dans lequel on bloque et interdit l’usage de la donnée, alors que les Etats Unis, fort d’un territoire de 400 millions de personnes parlant la même langue ont des règles plus souples « c’est se suicider, c’est sortir de la compétition ». Considérant que « nous vivons une véritable Renaissance », Carlo d’Asaro Biondo invite l’Europe à se tourner vers le futur. I.H.
Suite à l’Allocution de Carlo d’Asaro Biondo pour le Club Audiovisuel de Paris, suivie le 9 décembre 2015 dans les salons du Sénat.