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ITV de Francis Morel, PDG Groupe Les Echos : « Il faut investir pour suivre la révolution des usages »

« Il  faut investir pour suivre la révolution des usages »

Suite à un colloque organisé par les Echos Events sur la transformation des médias, Francis Morel, pdg des Echos, a révélé les perspectives apportées au groupe par le numérique.

Le numérique implique-t-il aujourd’hui un nouveau modèle digital ?

Fondamentalement on tourne toujours autour de la même chose. On est là pour vendre des contenus et valoriser de l’audience. Mais avec le numérique, le mode de commercialisation et le type de produits que l’on met en vente sont différents.

Quelle est l’apport du numérique ?

L’élément fondamentalement novateur, révolutionnaire, du numérique c’est la technologie, qui ouvre d’autres horizons. Avant on vendait un journal, et un an après on avait des analyses sur le profil de notre cible. Grâce à la technologie on a instantanément des informations extrêmement précises  sur nos lecteurs, sur ce qui les intéressent, sur la façon dont ils lisent nos titres, nos articles. Tout le travail de la régie va être de vendre différemment, et à d’autres clients.

En quoi la commercialisation des Echos va-t-elle changer ?

Nous passons toujours par le mode de commercialisation traditionnel. Mais à côté, on a un mode très sophistiqué, d’analyse de datas, de valorisation des informations sur nos lecteurs qui  permet de vendre différemment et à un meilleur prix. On a des données  très intéressantes pour l’annonceur, sur un public différent, plus jeune. D’où la nécessité d’avoir un profil de datas analystes en plus de nos commerciaux habituels.

Quelle est la part de votre CA qui provient du numérique ?

La part de notre chiffre d’affaires sur le numérique est de l’ordre de 20%. Le développement est spectaculaire, le potentiel  très important, on est au début du chemin. La part du hors média représente un tiers de notre chiffre d’affaires total.

Quels sont les axes de votre stratégie de diversification ?

Premier axe, nous sommes entrés dans une logique de service, en organisant conférences, salons et formations. Notre second axe de développement est le numérique.

Quelles sont vos perspectives en termes de résultats ?

Après  plusieurs années de pertes, 2014 sera une bonne année pour le groupe, avec un résultat bénéficiaire. Nous allons  afficher la meilleure diffusion des dix dernières années. C’est la quatrième année de progression de diffusion du titre, tous modes confondus, print et numériques. Les résultats publicitaires sont fonction du marché, donc variables selon les mois.

A propos de publicité, que pensez-vous du contenu rédactionnel de marque, dit «native» ?

Cela permet aux marques de s’exprimer. C’est la possibilité d’un nouveau mode de communication.  Le problème à gérer est le suivant : le lecteur doit savoir s’il lit un article de presse, ou s’il est dans un contenu qui a été écrit par, ou avec l’annonceur. Il faut en conséquence s’entendre sur une présentation claire pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité vis-à-vis du lecteur, ou vis-à-vis de l’annonceur.

Observez-vous un changement majeur en matière d’usages ?

On observe une explosion des usages vers le mobile. C’est à mon sens la deuxième révolution numérique, un véritable changement en matière de consommation de l’information. Celle-ci est désormais consommée en continu sur les smartphones. D’où la création récente de l’application Les Echos Live.

Quelles  seront les conséquences stratégiques de l’explosion de la mobilité ?

Nous continuerons à développer des services pour répondre à cette forte demande, à  proposer des contenus adaptés à ce mode de consommation. Même si les recettes publicitaires y sont très faibles, il faut investir pour suivre cette révolution des usages.  Et réfléchir, en l’absence de revenus publicitaires sur le mobile, aux possibilités de changements de business model.

Ces bouleversements vous rendent-ils optimiste pour les années à venir ?

Ce qui est passionnant, c’est qu’on est dans un monde qui change à une vitesse extraordinaire. Je ne sais pas quelles seront les nouvelles opportunités à saisir dans trois ans mais je sais qu’il y en aura que nous n’imaginons pas aujourd’hui. Nous avons la chance d’être aux manettes pour piloter ce changement, à une période de révolution telle qu’on n’en a pas connue depuis plus de cent ans. Il nous faut être souples et réactifs. On ne doit pas redouter cette mutation, mais la considérer comme une opportunité.
Propos recueillis par Isabelle Hauw.

 

Interview de Francis Morel, PDG du groupe Les Echos, Lettre du 3 déc.  Publiée à seule fin d’archivage. Toute reproduction interdite. 

http://www.lettreaudiovisuel.com/il-faut-investir-pour-suivre-la-rvolution-des-usages/

 

ITV de Francis Morel,  I.H., 4200 signes, suite à la Conférence Média des Echos sur le thème « La transformation des médias »

 

Facebook, au cœur de la révolution digitale

Lundi, Laurent Solly, le dg de Facebook France, invité du Club audiovisuel de Paris a exposé sa vision sur « le digital ou la révolution permanente ».

« Le numérique est certainement la révolution industrielle et sociale la plus importante, depuis les grandes révolutions du 20ème siècle. Elle est en train de structurer les sociétés et les grands marchés économiques », explique Laurent Solly. Le dg de Facebook France note ses deux caractéristiques : son universalité, puisqu’elle touche tous les secteurs économiques et business models, et sa vitesse.

Quels sont les impacts sur le secteur audiovisuel ? Alors que la télévision était l’unique support de diffusion de l’image on est passé à un monde multi-écrans : 6,7 écrans par famille en France. Le premier écran ne sera plus celui de la télévision mais le support mobile. Le public, connecté en permanence, a le choix de regarder les contenus où il veut, quand il veut, sur n’importe quel support. Sur « 20 millions d’utilisateurs de facebook, 15 millions le sont via mobile ».

Les groupes audiovisuels sont confrontés à d’importants challenges. Ils passent d’un monde linéaire à un univers multi-supports de plus en plus personnalisé. Les contenus détenus par un petit nombre de d’ayants-droits sont confrontés à une diffusion qui devient extrêmement fragmentée.

Pourtant, le spécialiste considère le digital comme une opportunité. La connaissance du public intéresse les annonceurs, qui souhaitent des informations de plus en plus précises. Le portable étant un écran personnel, le consommateur n’y accepte qu’un contenu idoine. On entre « dans l’ère du marketing personnalisé à grande échelle, ce qui  impacte l’audiovisuel dans son financement ».

On arrive au règne de l’ultra-ciblage, de l’étude du comportement. « Plus besoin de panels, nous pouvons mesurer instantanément l’impact d’un contenu » indique Laurent Solly. Observant l’explosion de la consommation vidéo, il invite désormais  » à considérer l’audiovisuel comme un monde mobile », et avertit : « le numérique est une opportunité formidable, sous réserve d’appréhender sa vitesse et son impératif d’innovation ».  I.H.

 

Références.

http://www.lettreaudiovisuel.com/facebook-au-coeur-de-la-rvolution-digitale/

ITV : François Sauvagnargues, délégué général du Fipa.

« Nous souhaitons renforcer la dimension internationale du Fipa »

François Sauvagnargues, délégué général, dévoile les points forts de la 28ème édition du Festival International de Programmes Audiovisuels, du 20 au 25 janvier, à Biarritz.

 

La  28 ème édition du Fipa sera lancée dans une dizaine de jours. Pouvez-vous rappeler les caractéristiques de ce Festival ?

Le Fipa est un Festival destiné au public comme aux professionnels de la télévision. Il comprend deux axes. Celui de la compétition de différentes catégories d’œuvres audiovisuelles, avec de nombreuses remises de prix. C’est également un espace de rencontres, d’appel à développement de projets, une opportunité de nouvelles créations.

Quels types de programmes seront à l’affiche?

Le Fipa est consacré à tous les genres de la création, du documentaire à la fiction, en passant par le spectacle vivant. C’est le rendez-vous  des créateurs, de tous horizons, de toutes nationalités. Il est à mes yeux, grâce à la présence de milliers de talents, le Festival des idées inattendues, des projets dynamiques.

Quels prix seront décernés ?

Il y a six jurys, composés de trois auteurs, qui remettront les prix de fictions, et de séries : réalisation, interprétation masculine et féminine, scénario, musique. Mais également un prix documentaire de création, grand reportage et investigation, musique et spectacle vivant, et smartfip@. Et bien sur, les prix Mitrani, Jérôme Minet, Télérama, ou encore du Jury des jeunes européens. Une nouveauté cette année : le prix du public.

Combien de participants attendez-vous ?

L’année dernière, 25 000 personnes ont participé à l’événement, dont plus de 2 000 professionnels accrédités. Gageons que nous serons encore plus nombreux cette année, à avoir le privilège de visionner une centaine d’œuvres inédites pendant cette semaine de projections, conférences, et remises de prix.

Y a-t-il un thème cette année, comme lors des années précédentes ?

Chaque année, nous mettons un univers de création à l’honneur. C’est  l’Australie qui sera l’objet d’un focus spécial pour l’édition 2015. Ce choix symbolise le caractère universel du Fipa, qui consacre aussi bien des productions locales, que des œuvres de l’autre bout du monde.

La manifestation a-t-elle pris une nouvelle dimension depuis que vous la dirigez, avec son président, Didier Decoin ?

Le Fipa se déroule désormais au sein de trois espaces. Deux nouveautés ont permis, ces dernières années, de donner un nouvel essor à la manifestation. Le SmartFip@, espace multimédia, dont c’est la troisième édition, et la Fipa Industry, qui a vu le jour l’année dernière.

Comment l’événement accompagne-t-il la révolution numérique, la consommation multi-écrans ?

Les perspectives audiovisuelles évoluent au gré des nouveaux usages, des réseaux sociaux, des progrès technologiques. Il faut encourager la créativité en fonction de ces mutations. C’est tout l’objet du Smartfip@, espace dédié au multimédia, qui permet aux spécialistes du transmédia de se rencontrer. Son concours, le Hackathon, rencontre un franc succès.

 Comment se déroule le concours du smart fip@, le Hackathon ?

Le Hackathon consiste, pour des équipes de créateurs, développeurs,  spécialistes du multimédia, à réaliser des projets multi-supports, en l’espace de 48 heures.

L’an dernier, vous avez lancé la Fipa industry : quel est son rôle ?

C’est une plateforme d’échanges, qui permet aux acheteurs de rencontrer des porteurs de projets. Ceux-ci peuvent découvrir, à l’occasion de Line Up, ce qu’attendent les diffuseurs. Arte, France Télévisions, NHK, la RTBF, TF1, entre autres chaînes européennes ou encore australienne, et pour la première fois, des chaînes chinoises, viendront présenter leurs programmes et lignes éditoriales. Quarante postes de visionnage permettent de regarder l’ensemble de la sélection du Festival.

Quelle est l’objectif des deux nouveaux départements de l’événement : le smartfip@, et le Fipa industry ?

Nous souhaitons que le Fipa soit non seulement un panorama de la production internationale, mais qu’il permette aux créateurs, aux distributeurs, aux diffuseurs, de se rencontrer en amont des œuvres afin de préparer le futur.

Nourrissez-vous d’autres ambitions pour le Fipa ?

Nous souhaitons, le président du Fipa, Didier Decoin, et moi-même, renforcer sa dimension internationale. Nous venons à cet effet d’investir dans un système de sous-titrage électronique. Pour l’édition 2015, 80% de la sélection est d’origine étrangère. Les professionnels internationaux sont de plus en plus nombreux.

 

 

 

Propos recueillis par Isabelle Hauw.
Références presse. Lettre du 8 janvier, ITV I.H. 4250 signes.

 

 

Presse info : les internautes adoptent le numérique

Mercredi, lors d’une soirée de tables rondes, la chaire de l’économie numérique de Dauphine a publié son baromètre trimestriel, réalisé avec Médiamétrie et Audipresse.

Les internautes accrocs à l’information adoptent le numérique. C’est ce que révèle une étude, réalisée par Médiamétrie entre le 30 janvier et le 2 février : au cours des 30 derniers jours, 81% des internautes ont consulté des applications ou des sites de presse sur Internet. Notons cependant que ce chiffre est particulièrement élevé, lié à une période marquée par une actualité exceptionnelle.

Parmi ces lecteurs de la presse numérique, les hommes, les 39-45 ans, les franciliens et les CSP + sont surreprésentés. La presse en ligne est avant tout consommée gratuitement, un lecteur sur 10 seulement ayant souscrit à un abonnement payant, « ce qui représente 4 millions sur un potentiel de 40 millions », estime Dominique Roux, directeur de la chaire économie de Dauphine. « Ces chiffres posent la question de la transition du modèle économique de la presse. Le profil des abonnés donne de l’espoir dans la mesure où ce sont les plus jeunes qui s’abonnent, les moins de 35 ans étant surreprésentés dans ces 10% ».

Charles Juster, directeur Grands Comptes de Médiamétrie note que « la gratuité n’est citée qu’en quatrième position des motifs de consommation, les internautes souhaitant suivre l’information à tout moment, en direct, et choisir les articles qu’ils consultent ». Une autre observation est déterminante pour construire les business modem à venir : l’utilisation du smartphone par les jeunes.

Francis Morel, pdg des Echos, observe que «  les usages se portent massivement sur le mobile », mais n’est pas encore convaincu de pouvoir envisager une monétisation. Le mobile est actuellement, avec la vidéo, « une des deux priorités du journal Le Monde », indique Louis Dreyfus, président du directoire. Certains internautes, « noyés sous l’information disponible», ont besoin d’une hiérarchisation, d’une synthèse : c’est l’objet de Brief.me, quotidien en ligne, sans photos ni vidéos, « qui fait le pari du mobile », explique son co-fondateur, Laurent Mauriac, également co-fondateur de Rue 89.  I.H.

 

Soirée organisée par La chaire Économie Numérique Dauphine et le Master 226 Management des Télécoms et des Médias sur le thème « La nouvelle économie de l’écrit – le temps de la maturité? » Table ronde 1: La nouvelle économie de la presse